Appel à communications

 

Cet appel à communication est structuré en plusieurs axes. Les propositions transversales seront les bienvenues. Le colloque est ouvert à la communauté scientifique dans sa diversité (chercheurs confirmés et doctorants) et aux praticiens de tous milieux. Les propositions peuvent prendre la forme d’exposés mais aussi de posters et autres supports de communication ou d’analyse. Le mercredi sera dévolu à des ateliers de terrain.

  • Soumission en ligne sur ce site
  • Dates de fin des soumissions : 10 février 2016
  • Résumé en langue française de 600 mots accompagnés de 6 à 8 mots-clés
  • Types de communication possibles : communication orale ou poster ; d’autres formes de communication (atelier, sortie…) peuvent être proposées et seront évaluées à part
  • Propositions évaluées par le comité scientifique de manière anonyme par deux lecteurs systématiquement ; un E-mail de confirmation des propositions sera envoyé pour accuser sa bonne réception
  • Information suite à l’évaluation des propositions : 30 mars 2016 au plus tard



Thématique A :
Etudier les piéton.nes dans leur diversité et leur complexité 

L’étude des comportements des piéton.nes constitue un défi de taille pour les chercheur.es et les praticien.ne.s, du point de vue conceptuel, méthodologique, comme sur le plan de l’approche adoptée. Les piéton.nes sont divers et variés, alors que le terme « piéton » est lui-même univoque et impersonnel, masculin par obligation linguistique, quand bien même les pratiques sont d’abord le fait des femmes.

Les piéton.nes correspondent aux usagers de la rue les plus libres de leurs mouvements et de leurs actions. Et, ceux que l’on appelle piéton.nes ne sont pas forcément, en tout temps et à tout moment d’un déplacement, de la journée, de la semaine, seulement piétons mais aussi peut-être un peu flâneurs-flâneuses, joggeurs-joggeuses, client.es, touristes, artistes, amoureux-amoureuses... Le défi pour les interventions que nous attendons consiste donc à mettre l’accent sur la pluralité et la complexité des figures du piéton, en ne les réduisant pas à un seul mode de déplacement (la marche à pied), mais en interrogeant comment les pratiques piétonnes mettent en jeu un grand nombre de caractéristiques individuelles et collectives (positions sociales, compétences, intentionnalités, etc.) croisées avec des contextes sociaux et urbains d’interactions très spécifiquement situés. Dans cet axe, nous aimerions de fait questionner la complexité de l’étude des comportements des piéton.nes et discuter des différentes approches qui peuvent être mobilisées (croisées, intersectionnelle, …) afin de mieux rendre compte des réalités, dans leur diversité.

 

Thématique B :
Sécurité, sûreté et construction de la figure du piéton

Favoriser la marche nécessite que chacun.e, quel que soit son âge, son genre, sa catégorie, se sente en sécurité dans l’espace public. La sécurité des piéton.nes face aux dangers de la circulation automobile constitue aujourd’hui encore un enjeu important, que nous aimerions discuter et mettre en parallèle avec la question de la sûreté personnelle dans les espaces publics et les transports. En effet, le sentiment d’insécurité se révèle parfois constituer un frein – réel ou perçu – à la pratique de la marche en toute liberté, voire un facteur de renoncement à la mobilité ou de modification de comportement pour certain.es : les personnes âgées, les femmes, les enfants et peut-être d’autres groupes d’individus moins fréquemment étudiés, ou dans certains contextes comme ceux des zones de chantier urbain. De nombreux systèmes de surveillance des espaces publics ont été ou sont mis en place : nous souhaiterions aussi en questionner les effets, positifs ou négatifs.

Par ailleurs, la marche à pied en ville peut se pratiquer de différentes manières : on peut trouver des piétons seuls ou des piétons accompagnés, des anonymes marchant dans un flux de piétons ou des piétons marchant en groupe plus ou moins nombreux. Dans ce contexte, nous souhaitons notamment poser la question de la gestion de la foule en déplacement, comme par exemple lors de grands évènements urbains tels que des concerts, des feux d’artifice, des festivals, mais aussi dans le cas particulier des zones à très fortes fréquentations piétonnes.

Enfin, à un niveau plus général, les comportements des piéton.nes dans les espaces publics (en termes de respect des règles, de comportements tolérés ou pas) peut dépendre d’un contexte social et culturel spécifique. Afin de débattre de cette acculturation pressentie des pratiques piétonnes, des images véhiculées à propos des piéton.nes, des comportements montrés voire encouragés, et au final des normes sociales construites (explicitement ou implicitement), nous aimerions par exemple questionner la manière dont les piéton.nes sont représenté.es dans la littérature, dans les médias, sur les réseaux sociaux, auprès des enfants, des adolescent.es, voire même dans la littérature scientifique elle-même, et comparer ces représentations entre différentes aires géographiques.

 

Thématique C :
De la fabrication des lieux pour les piétons aux piétons connectés aux lieux

La marche à pied, pour ceux ou celles qui la pratiquent, induit une immersion complète dans l’environnement et constitue pour certain.es auteur.es un bon indicateur de la qualité de l’urbain. Nous souhaitons questionner l’interdépendance entre les pratiques piétonnes et les espaces publics où elles se réalisent, afin de voir comment et en quoi la marche à pied peut fabriquer, façonner, modifier le sens premier de ces espaces et, à l’inverse, comment, par quels mécanismes, les caractéristiques de ces lieux interagissent avec les pratiques et comportements des piétons.

Nous souhaitons aussi questionner la diversité des espaces de marche dans les milieux urbanisés : les rues, plus ou moins aménagées en faveur des piéton.nes (quid de la zone de rencontre), à d’autres espaces non ouverts à la circulation automobile (comme les gares, les centres commerciaux, les places...). Comment les piéton.nes s’adaptent à ces différents espaces ? Quelles sont les normes et les pratiques dans ces espaces ? Quelles sont les difficultés spécifiquement rencontrées ?

Par ailleurs, on ne marche pas que dans les milieux urbains denses. Que sait-on des pratiques et des comportements dans les zones moins denses, dans le périurbain ?

Les interactions entre pratiques piétonnes et espaces de la marche peuvent aussi être abordées comme un révélateur efficace de la diversité des territoires, à la fois du point de vue des dynamiques urbaines (renouvellement et crises, politiques de la ville « durable » et de la smart city...) et des contextes spatiaux plus larges. Ainsi, les rangs métropolitains ou les disparités entre « Nords » et « Suds » restent-ils heuristiques pour l’analyse des pratiques piétonnes ?

Enfin, les piéton.nes sont de plus en plus connecté.es : quels usages ont-ils des nouvelles technologies lors de leur déplacement à pied ? En quoi cela peut constituer un facteur de sécurisation ou au contraire de risque de conflits supplémentaire (entre piétons ou avec d’autres usagers) ? Comment les piéton.nes s’emparent des nouvelles technologies pour pratiquer peut-être différemment la ville ? Comment les praticien.nes, les aménageurs-aménageuses intègrent les nouvelles technologies pour promouvoir la marche, et sécuriser les espaces ? En quoi et comment les nouvelles technologies peuvent faciliter l’acquisition de données fines sur la mobilité piétonne ?

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